Edito de Jöel Capo-Chichi, Président d’ISTO Afrique
28 Avr 2021

Edito de Jöel Capo-Chichi, Président d’ISTO Afrique.

La résilience organisationnelle comme outil de relance du tourisme social et solidaire en période post crise sanitaire.

Avec la parution de la maladie liée au coronavirus sur l'ensemble de la planète, le secteur du tourisme social et solidaire, comme bon nombre de secteurs économiques se retrouvent en grande difficulté.

Les conséquences sont multiples. Les entreprises touristiques, comme plusieurs autres, sont confrontées à une baisse ou à un arrêt de l'activité et doivent donc avoir recours au chômage partiel et des demandes d'aides financières, lorsque cela est possible.

La pandémie de Covid-19 a aussi eu un impact majeur sur différents aspects de notre vie quotidienne. Les mesures de distanciation sociale et de confinement imposées par la plupart des gouvernements ont apporté un changement drastique dans notre mode de vie, comme le passage au travail et à l’école à distance, la prolifération des outils digitaux utilisés sur une base quotidienne, le port du masque obligatoire et bien d’autres. Tous ces changements sur les différentes facettes de notre vie sont sans précédent, notamment dans le vécu quotidien des populations africaines.

La pandémie a également eu un impact très néfaste sur les secteurs d’activités de l’économie, touchant aussi toutes ces personnes qui se retrouvent dans le secteur informel. En effet, les chaînes de valeurs se sont brisées et les activités économiques génératrices de revenus pour les femmes et les jeunes non scolarisés, lesquelles constituent de véritables moyens de subsistance, ont été ralenties, voire arrêtées, et la pauvreté a fortement augmenté.

Le continent africain n’a donc pas été épargné par la pandémie et ses effets négatifs. Si les gouvernants ont su répondre rapidement au défi et s’y adapter, tant bien que mal, nous ne pouvons que constater l’impact durable de la Covid-19 sur les pays et à plusieurs niveaux. Le secteur des services a été le plus brutalement atteint avec notamment celui du tourisme où plusieurs emplois ont été supprimés.

En plus de cette crise sanitaire, les pays de la bande sahélo-saharienne se voient nourri d’attaques terroristes qui entraînent des déplacements massifs de populations internes vers des camps de réfugiés. L’effet combiné de ces tragédies conduit à une perte considérable d’emplois et à une perturbation des chaînes de valeur ayant pour résultat une plus grande exclusion sociale et un fort taux de contagion des maladies virales.

Il est donc impératif de mettre en place des modèles d’entraide multiforme, incluant des dispositifs en faveur du tourisme social, pour rétablir un meilleur équilibre dans nos sociétés.

A cet égard, les entreprises d'insertion par l’activité économique (IAE) qui sont des structures de l’économie sociale et solidaire, constituent de bons vecteurs pour la lutte contre le chômage et les exclusions.

Des mesures d'accompagnement pour ces entreprises sont importantes et il est nécessaire qu’elles aient accès à des dispositifs adaptés et plus spécifiques, afin de générer un climat de confiance et permettre la concrétisation de nouvelles opportunités.

En conclusion, il est évident que des transformations organisationnelles adoptées pour le secteur touristique qui demeure une activité transversale, sont un pas dans la bonne direction.

Mais, dans le monde d'après crise sanitaire, on devra aller vers une société et donc une économie du bien commun. Cette malheureuse situation démontre une fois de plus, de trop, que le statu quo nous conduirait droit dans le mur. Après la pandémie, l'impératif de muscler l'économie ne devra pas se faire au détriment des enjeux sociaux et écologiques. Il est nécessaire de réaligner l'économie ainsi que les aspects sociaux et environnementaux.

Joel Capo Chichi - Vision Solidaire International 28-04-2021